Photo of Amelie Fabian

Parcours d’une réfugiée devenue étudiante à l’Université McGill : un programme canadien de parrainage transforme le rêve en réalité

Grâce au Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés (PÉR), Amelie Fabian pourra vivre la vie qu’elle désire.

Par Fatima Muneer, UNHCR Canada | Ce récit a initialement été publié par UNHCR Canada. Lisez la version originale ici. [article disponible en anglais seulement]

Amelie Fabian (dernière à gauche) en compagnie de la cohorte 2014 de l’EUMC au camp de réfugiés Dzaleka, à Dowa, au Malawi.

Amelie Fabian (dernière à gauche) en compagnie de la cohorte 2014 de l’EUMC au camp de réfugié-e-s Dzaleka, à Dowa, au Malawi.

« Les filles n’ont pas l’obligation de se marier juste après l’obtention de leur diplôme. Nous sommes capables de réaliser les choses que nous avons toujours voulu faire, » explique Amelie Fabian, étudiante de quatrième année en comptabilité à l’Université McGill, à Montréal.

Née au Rwanda, Amelie avait six ans quand elle et sa famille se sont réfugiées au Malawi, en 2001. Là-bas, elle a été victime de graves intimidations de la part de ses camarades de classe parce qu’elle était studieuse et étrangère. En dépit de ces difficultés, elle a choisi de se concentrer sur ses études dans le but d’être admissible au PÉR de l’Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC).

« C’est facile de se sentir abattue par tout ce qui vous arrive et d’abandonner, mais ce programme donne tellement d’espoir aux personnes dans des situations comme la mienne. Si je n’avais pas eu cette lueur au bout du tunnel, je ne peux pas imaginer où je serais maintenant. »

Amelie a été l’une des meilleures et des seules filles à obtenir son diplôme de l’école secondaire. Par conséquent, elle est devenue l’une des 21 étudiant-e-s réfugié-e-s du camp de réfugiés de Dzaleka, au Malawi, à être choisi-e-s pour se réinstaller au Canada et poursuivre des études postsecondaires.

« Je voulais vraiment aller à l’université, » affirme Amelie. « Mais au fond de moi, je me demandais tout le temps comment je pourrais me le permettre. Au Malawi, les frais sont en partie subventionnés par le gouvernement, mais la majeure partie vient de notre poche. »

Amelie explique que le PÉR lui a donné la chance non seulement de poursuivre ses études avec un soutien financier complet, mais aussi de le faire dans un établissement de renommée internationale comme l’Université McGill. Elle reconnaît également le double avantage du programme qui permet aux étudiant-e-s réfugié-e-s d’étudier dans un collège ou une université tout en ayant le statut de résident-e-s permanent-e-s au Canada.


« Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un privilège. Pour la plupart de mes pairs et pour moi-même, c’est la première fois que nous avons un sentiment d’appartenance à un pays. »


Depuis 1978, le PÉR a aidé plus de 1 700 jeunes réfugié-e-s de 39 nationalités à venir au Canada en tant que résident-e-s permanent-e-s et d’étudier dans plus de 80 universités, collèges et cégeps. Les étudiant-e-s réfugié-e-s sont choisi-e-s en fonction de l’excellence de leurs résultats scolaires et de leurs qualités remarquables en leadership.

Une étude d’impact du PÉR et des Comités locaux menée en 2017 révèle qu’une part impressionnante — 96 % — des étudiant-e-s venu-e-s au Canada grâce au PÉR ont obtenu leur diplôme. Plus encore, 80 % de ces étudiant-e-s ont trouvé un emploi dans leur domaine d’études après l’obtention de leur diplôme.

Amelie lors d’un voyage à Mexico pendant une pause dans ses études à l’Université McGill. © Gracieuseté d’Amelie Fabian

Amelie lors d’un voyage à Mexico pendant une pause dans ses études à l’Université McGill. © Gracieuseté d’Amelie Fabian

Durant la seule année 2016, le nombre d’étudiant-e-s soutenu-e-s a augmenté de 63 %. Ce pic s’explique en grande partie par le sentiment d’urgence ressenti par les étudiant-e-s canadien-ne-s visant à accélérer la réaction du Canada à la crise mondiale des réfugié-e-s.

Depuis qu’elle est arrivée au Canada en 2014, la ténacité, le travail assidu et la détermination d’Amelie l’ont aidée à surmonter de multiples obstacles, à réaliser de nombreuses choses et à donner à son pays d’adoption en retour. En plus d’être volontaire dans le Comité local de l’EUMC de son université, Amelie aide les étudiant-e-s réfugié-e-s à naviguer dans le système après leur année de parrainage.


«  On devient des personnes courageuses. S’il y a un problème, je sais que je dois trouver une solution. Il y a un être humain derrière ce statut de réfugié. Et seulement parce que j’ai vécu cette expérience, les gens ne devraient pas me juger avant de me connaître. »


Amelie attend maintenant avec impatience de commencer l’emploi de ses rêves. Après un stage réussi chez Deloitte, un prestigieux cabinet international d’audit et de conseil, elle a reçu une offre pour un poste à temps plein débutant en septembre dans leur bureau du centre-ville de Toronto.

« Je suis très reconnaissante au PÉR parce qu’en étant au Canada, j’ai la chance de créer la vie que je désire vivre et non de me contenter de celle qu’on m’impose. J’ai des choix et c’est ça le privilège d’être ici. »

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