En souvenir de madame Paule Doucet (1943 – 2016)
Paule a grandi dans la Péninsule acadienne et a commencé ses études postsecondaires au Collège Notre-Dame d’Acadie et au Collège Saint-Joseph où elle a terminé major de sa promotion, avec une mention « bien » et un baccalauréat ès arts en religion, français et philosophie en 1963. Plus tard, elle a étudié à l’Université de Montréal (1963-1966) où elle a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en sociologie.
Le premier contact de Paule avec l’EUMC s’est produit en 1965 lorsqu’elle a participé au Séminaire international au Chili, avec un groupe de 35 étudiants, avec qui elle est restée amie pour la vie.
Pour Paule, le Séminaire international était une histoire de famille. Son époux, feu Dr Domingos Armando Donida (décédé en 2004), a participé au séminaire en Inde, en 1973, lorsqu’il était professeur d’économie à l’Université d’Ottawa. Leur fils, Gabriel Domingos Doucet Donida, a également participé au séminaire au Brésil, en 1992, lorsqu’il était étudiant en architecture à l’Université Carleton.
Après le séminaire de 1965, Paule a poursuivi ses études à l’École des hautes études en sciences sociales et à l’Institut d’Amérique latine (1967 – 1968). Par la suite, le Conseil des arts du Canada lui a octroyé une bourse (Nota bene : elle est la première femme à avoir reçu cette bourse) pour mener des recherches sur les politiques et pratiques d’habitation populaire au Brésil (1968-1970). Paule a enseigné la sociologie aux Collèges Jean-de-Brébeuf et Jésus-Marie (1966-1967), à l’Université d’Ottawa (1971-1979) et à l’Université de Moncton (1979).
Elle a dirigé le département des recherches sur les langues officielles au Secrétariat d’État du Canada (actuel ministère du Patrimoine canadien) (1987-1999); a été directrice d’un organisme sans but lucratif provincial dont la mission était de valoriser le patrimoine franco-ontarien (1999-2004); a travaillé comme consultante autonome en planification stratégique et en gouvernance dans le secteur des arts, de la culture et du patrimoine, ainsi que pour des organismes d’éducation des adultes et des organisations féminines (2005-2014). Entre-temps, Paule a étudié à l’Université Jean Monnet (1995-2000) où elle a décroché un doctorat en muséologie et sociologie. Sa thèse portait sur l’action patrimoniale communautaire.
Paule a également œuvré au sein de comités consultatifs et de comités civiques pour les arts, la culture et le patrimoine à la Ville d’Ottawa. Elle a siégé aux conseils d’administration de l’Association des musées de l’Ontario, la Fiducie du patrimoine de l’Ontario (2004-2015) et l’Hôpital régional de Hawkesbury depuis 2010.
Récemment, durant son temps libre, Paule rédigeait la biographie de son père, J. André Doucet, où il était question de ses engagements et les activités qu’il menait à son époque (1880-1963).
En novembre dernier, les participants du séminaire de 1965 se sont retrouvés pour célébrer le 50e anniversaire de leur rencontre dans le cadre de retrouvailles mémorables et émouvantes organisées à Ottawa. C’est avec beaucoup d’enthousiasme que Paule a assisté à ces retrouvailles.
Sur une note d’adieu merveilleusement généreuse, Paule a créé la « Bourse Paule-Doucet », gérée par le Centre acadien de l’Université de Moncton, au Nouveau-Brunswick, en vue de soutenir les étudiants des cycles supérieurs pour les recherches qu’ils mènent sur les ressources de la communauté francophone originaire du Nouveau-Brunswick.
Voici quelques commentaires qu’ont faits des proches, des amis et des collègues de Paule à son sujet :
« Paule a été ma voisine de chambre pendant plusieurs nuits durant le séminaire. Je me souviens qu’elle était une étudiante très studieuse et calme dont j’aimais la compagnie. Elle était dans un groupe d’études différent du mien et je trouvais ça dommage que l’on ne se voie plus souvent. L’automne dernier, j’ai eu une agréable conversation avec elle. Nous avons passé tout notre temps à parler d’histoire locale, un autre sujet qui la passionnait. Elle tentait toujours de créer de l’animation dans sa communauté, de faire collecter, préserver et enregistrer des informations sur l’histoire locale. » (Mary Janes, participante du séminaire en 1965)
« Ma mère était vraiment un être exceptionnel, une Acadienne extrêmement fière… qui travaillait sur divers sujets, de la sociologie aux arts visuels… une passionnée de lecture cherchant à approfondir ses connaissances sur notre monde en perpétuelle mutation. D’autre part, elle était une mère extraordinaire à tous points de vue. Elle me manquera énormément, et pour toujours. » (Gabriel, le fils de Paule)
« Une nouvelle vraiment triste. Elle a été une grande amie au Chili, et nos retrouvailles ont été si chaleureuses lors des retrouvailles anniversaires. » (Al Burrows, participant du séminaire de 1965)
« En effet, je suis très attristée de l’avoir perdu sitôt après que j’ai repris contact avec elle. Après le séminaire du Chili, nous nous sommes rendues ensemble en Bolivie, sur l’Altiplano, pour trois semaines, en compagnie d’un missionnaire, et au Pérou via le lac Titicaca. C’était une amie merveilleuse. » (Renée Poutissou, participante du séminaire de 1965)