16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre
Entretien avec Ian Mwangi, conseiller en genre et inclusion sociale
Chaque personne a le droit de vivre à l’abri de la violence. Cependant, bien des gens dans le monde continuent de subir des violences chaque jour en raison de leur sexe. La violence sexiste peut se produire à l’école, au travail, à la maison et au sein des communautés. Dans le monde, une femme sur trois a subi ou subira des violences physiques ou sexuelles au moins une fois dans sa vie. 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre est une campagne mondiale qui vise à sensibiliser à la violence perpétrée à l’égard des femmes et des filles. Le thème de cette année est TOUS UNiS ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles! La campagne convie toutes les personnes à agir pour mettre fin à la violence basée sur le genre et à faire preuve de soutien et de solidarité avec les mouvements féministes.
Cette année, à l’occasion des 16 Jours contre la violence basée sur le genre, nous avons rencontré Ian Mwangi, conseiller en genre et sauvegarde au bureau de l’EUMC au Kenya, pour en savoir plus sur son travail dans ce domaine, sur ce qui l’a amené à faire carrière dans l’égalité entre les genres et l’inclusion sociale, et sur la façon dont il soutient les efforts visant à lutter contre la violence. Son interview est incluse ci-dessous.
● Veuillez vous présenter.
Je m’appelle Ian Mwangi et je travaille comme responsable de la défense de l’égalité entre les genres et conseiller pour les projets DREEM et LEAP au Kenya. Je suis à l’EUMC depuis un an et trois mois. Dans mes précédentes fonctions, j’ai été pendant deux ans et demi le responsable de la protection en charge de coordonner et de mettre en œuvre la prévention de la violence basée sur le genre dans le camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya, et l’éradication de toutes les formes de violences me tient particulièrement à cœur.
● Pouvez-vous décrire votre journée ou semaine type ?
Une semaine type pour moi consiste à apporter un soutien à mon équipe sur les questions de genre, d’inclusion sociale et de protection. Il s’agit souvent d’aider mon équipe à faire en sorte que nos activités intègrent une optique de genre et d’inclusion et, surtout, qu’elles ne portent pas préjudice au personnel ou aux personnes que nous cherchons à servir. Par exemple, j’appuie l’offre de formation ciblée pour garantir que l’équipe sait agir de manière délibérée en faveur de l’inclusion, conformément à la Politique relative à l’âge, au genre et à la diversité et au Code de conduite de l’EUMC. En externe, dans le cadre de mon implication dans le projet DREEM, j’aide les partenaires de la Mastercard Foundation à identifier les lacunes dans leur action en faveur du genre, de l’inclusion et de la protection, et je leur apporte le soutien et les ressources nécessaires pour renforcer leurs interventions d’un point de vue stratégique et politique. Compte tenu de mon rôle transversal, je travaille en étroite collaboration avec les équipes REMF et Communications, notamment en ce qui concerne la documentation des activités du projet, en mettant l’accent sur les études de cas et les témoignages de réussite qui contribuent à résoudre les problèmes liés à la violence à l’égard des femmes et des filles. Étant donné que je suis membre de groupes de travail pertinents, tels que le Groupe de travail sur la violence basée sur le genre et sur la protection à Kakuma et le groupe de travail sur la masculinité positive à l’EUMC, je dois également m’assurer que mes collègues connaissent les voies d’orientation existantes et les prestataires de services pour leur permettre d’aiguiller les cas de violence qu’ils peuvent rencontrer.
● Qu’est-ce qui vous a amené à faire carrière dans ce domaine et quels sont les défis à relever dans votre poste?
Poursuivre une carrière dans les domaines du genre, de l’inclusion et de la protection n’était pas un choix évident. Je dirais que j’ai été attiré par un coup de pouce silencieux qui m’a amené à vouloir être plus direct dans ma façon d’aider les gens, et en particulier les femmes. J’ai eu la chance de pouvoir travailler dans des régions fragiles et touchées par des conflits, où j’ai pu constater de visu l’impact de la violence sexiste sur les femmes et les filles, en particulier sur leur santé reproductive et leur bien-être émotionnel. Je cherche toujours à faire partie de la solution pour lutter contre les stéréotypes et les préjugés sexistes profondément ancrés. L’un des grands défis que j’ai toujours eu à relever est d’expliquer que la dimension du genre ne concerne pas uniquement les femmes et de répondre à l’idée que les femmes bénéficient de plus de moyens au détriment des hommes. Cependant, ce problème est abordé par une action délibérée concernant l’implication des hommes et par l’identification des champions qui travaillent à changer les perceptions des communautés sur ces questions.
● Pourquoi est-il important d’aborder la violence basée sur le genre dans notre travail et comment l’EUMC s’y emploie-t-elle?
La violence basée sur le genre touche les filles, les garçons, les femmes et les hommes et constitue une violation des droits humains fondamentaux. La sécurité et le bien-être des jeunes femmes et des filles en particulier, dans tous les espaces, sont au cœur de nos interventions. Pour ce faire, nous sensibilisons le personnel, les communautés avec lesquelles nous travaillons et les partenaires en aval aux questions de prévention et de réponse à la violence sexiste. De plus, pour améliorer la coordination et renforcer le processus d’orientation, l’EUMC participe activement à des groupes de travail techniques qui nous permettent de garantir les standards les plus stricts en veillant à intégrer la protection dans toutes nos activités. Nous soutenons les interventions qui visent à remédier au déséquilibre du pouvoir par le biais de modèles et de stratégies tels que Power to Girls, qui permettent aux communautés, et en particulier aux hommes, d’engager des conversations sur les causes profondes et les conséquences de la violence. Dans le cadre de nos interventions, nous cherchons activement à identifier les champions qui sont les actrices et acteurs du changement et nous travaillons avec ces agents à diffuser les principaux messages par le biais des médias de masse, des plateformes de réseaux sociaux et des émissions de radio.
La violence basée sur le genre a de nombreuses conséquences qui ont un impact considérable non seulement sur les personnes que nous cherchons à servir, mais aussi sur leur entourage. Grâce à des solutions holistiques, nous cherchons activement à garantir l’intégration de la protection dans nos interventions et à travailler en étroite collaboration avec des partenaires qui œuvrent dans le domaine de la prévention et de la réponse à la violence basée sur le genre, afin de lutter contre les normes négatives et de fournir une assistance adéquate et opportune aux survivantes et survivants que nous rencontrons respectivement. L’engagement des hommes est également essentiel, et nous travaillons en étroite collaboration avec les champions des communautés pour façonner les perceptions de la communauté sur la lutte contre la violence sexiste à tous les niveaux. L’EUMC travaille aussi activement à contextualiser son mécanisme d’établissement des rapports et de commentaires en fonction des voies d’aiguillage existantes dans nos zones d’opération, en mettant l’accent sur la création de liens avec les organismes de protection mandatés. Notre engagement envers l’approche centrée sur les survivantes et les survivants et les principes directeurs de la sécurité, de la confidentialité, de la non-discrimination et du respect sont au cœur de cette démarche.
● Qu’est-ce que le thème de cette année, TOUS UNiS ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, signifie pour vous ?
Le thème de cette année souligne pour moi que nous avons tous le pouvoir d’apporter le changement que nous souhaitons. Le changement commence par VOUS ! Lorsque nous serons en mesure d’unir notre pouvoir et nos actions (aussi petits soient-ils), nous serons en mesure de créer la communauté sans violence que nous espérons avoir. L’activisme joue un rôle important en faisant pression sur les détenteurs de droits et d’obligations pour que nous ne restions pas silencieux devant une situation de violence basée sur le genre, mais que nous élevions la voix et que nous parlions HAUT ET FORT !
« Soyons courageux ! Brisons le silence ! Appelons-le ! Unissons-nous contre la violence basée sur le genre ! »
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