Pour marquer cet événement passionnant, nous avons eu l’opportunité de discuter avec Paulo Amotun Lokoro, athlète récemment diplômé en travail social du Sheridan College, qui est également un ancien participant du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés.
Nous avons eu l’opportunité de discuter avec Paulo Amotun Lokoro, athlète récemment diplômé en travail social du Sheridan College, qui est également un ancien participant du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés.

Leçons de vie de Paulo : Saisir les opportunités et progresser ensemble

Les Jeux olympiques de Paris 2024 débutent cette semaine, attirant l’attention du monde entier. Pour marquer cet événement passionnant, nous avons eu l’opportunité de discuter avec Paulo Amotun Lokoro, athlète récemment diplômé en travail social du Sheridan College, qui est également un ancien participant du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés. Paulo est un coureur à pied et un sauteur en longueur qui a participé à de nombreux événements sportifs d’élite en tant qu’athlète indépendant et membre de l’équipe olympique des réfugiés, notamment aux Jeux olympiques de Rio 2016 et de Tokyo 2020. Récemment, il a évoqué avec nous son parcours, partageant les enseignements qu’il a tirés sur l’athlétisme, l’éducation, sa vie de réfugié et la collaboration pour un monde meilleur.

Cherchez ce qui vous motive et allez plus loin

Paulo a fui le conflit au Soudan du Sud à l’âge de onze ans et a retrouvé sa famille dans le camp de personnes réfugiées de Kakuma au Kenya. Il a travaillé dur pour rattraper son retard scolaire; il a dû manquer l’école en raison des responsabilités agricoles que lui avait confiées son tuteur, et la guerre a rendu l’accès à l’éducation dangereux pour de nombreux jeunes. Au cours de ses premières années d’école, il s’est passionné pour le sport, notamment le football et la course à pied.

En jouant au football chaque jour, tout ce qui importait à Paulo, c’était de continuer à courir. Toujours plus loin. Parfois, les entraîneurs de football envoyaient l’équipe courir 5 km. «Quand ils nous disaient qu’il fallait aller courir», a déclaré Paulo, «j’en faisais plus que les autres.» S’ils demandaient de courir 5 km, je courais 7 km. Alors ils me demandaient : «Paulo, pourquoi fais-tu ça? Qu’est-ce qui ne va pas? Pourquoi fais-tu plus de cinq kilomètres?» Je leur répondais: «J’ai l’impression que mon corps se déplace tout seul, je n’y peux rien»

Si quelque chose vous passionne, foncez. Paulo a compris qu’investir de l’énergie dans ce qui vous passionne, cela vaut la peine, même si les résultats de vos efforts ne sont pas tout de suite visibles.

L’incertitude ne doit pas être un obstacle

Lorsque Paulo était en huitième année, il a participé à une course doté d’un prix en argent, ouverte aux coureurs de toute la région. Le camp de Kakuma-Kalobeyei a une population de plus de 250 000 habitants. Avec la présence de nombreux coureurs talentueux, très motivés par la prime financière offerte, cette compétition était très relevée.

À 6 heures du matin le jour de la course, Paulo, qui voulait à tout prix participer alors qu’il n’avait pas de chaussures de course, s’est rendu sur le terrain où d’autres garçons se rassemblaient. L’un d’eux lui a prêté ses chaussures de course à la dernière minute, voyant à quel point la course était importante pour lui.

À 8 heures du matin, Paulo a donc pu s’aligner aux côtés des 100 participants. Il se rappelle la tension qui régnait au moment du compte à rebours avant le départ de la course de 8 km : Ils ont dit : «Il reste une minute. Il vous reste une minute, soyez prêts.» Puis presque une minute s’est écoulée, 30 secondes. Et puis, soudain, la course commence. Le coup de pistolet annonçant le départ retentit : c’est parti! C’était un peu intimidant pour un adolescent de courir pour la première fois au milieu d’une foule aussi nombreuse, mais Paulo se disait : «Je vais voir si je peux suivre ces gars.» Des coureurs rapides ont pris la tête pendant les 6 premiers kilomètres, mais quand ils ont commencé à fatiguer, il a accéléré et a remporté la course. La journée avait débuté dans l’incertitude, mais on ne sait jamais où le courage peut vous mener.

Saisissez votre chance lorsqu’elle se présente

Paulo a ensuite voyagé à travers le monde en tant que membre de l’équipe olympique des réfugiés aux Jeux olympiques de Rio 2016 et de Tokyo 2020. Pendant ces années intenses d’entraînement et de compétition internationale, sa famille vivait toujours avec le statut de réfugiés à Kakuma. Son premier engagement auprès de l’EUMC a eu lieu dans le cadre du Volet athlétique du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés, une initiative pilote facilitée par l’EUMC en partenariat avec le Comité international olympique et le HCR. Après une série d’entretiens, Paulo et deux de ses collègues athlètes ont vu se profiler un avenir à peine croyable : s’installer au Canada et entreprendre des études supérieures.

En 2021, l’EUMC a informé les jeunes athlètes qu’ils avaient été sélectionnés pour le programme. Juste avant son départ du Kenya pour les Jeux de Tokyo en juillet, Paulo a appris que sa demande d’immigration au Canada avait été approuvée et qu’il pourrait se rendre dans ce pays en août. Cet été a été marqué par des événements exceptionnels. Les trois athlètes ont effectué une préparation intensive, sans encore vraiment réaliser l’opportunité qui leur était offerte, avant un départ émouvant et excitant pour le Canada. Chacun a saisi cette chance inattendue et a commencé à écrire ce nouveau chapitre de sa vie.

Le sport est une ouverture vers la collaboration et le leadership des réfugiés

Paulo est convaincu que le sport a le pouvoir de révéler les talents et les compétences des réfugiés, de rassembler les individus et de créer les conditions nécessaires à l’avènement d’un monde plus pacifique. Ce potentiel réside dans la dimension collaborative du sport plutôt que dans la compétitivité.

Bien sûr, Paulo, jeune sportif inexpérimenté, était intimidé lors sa première grande course à Kakuma, qui a commencé par un coup de feu au milieu d’une foule de coureurs pour la plupart plus âgés et plus expérimentés que lui. Mais son état d’esprit n’était déjà plus le même dès qu’il a rejoint le peloton, au milieu d’une énergie collective stimulante et des encouragements mutuels entre les coureurs. Les coureurs se motivaient les uns les autres. Paulo se souvient : «Ils te disent : ’Viens, viens, viens, on y va. On va le faire ensemble. Alors je leur ai dit : «OK. On y va.» Encore aujourd’hui, sa philosophie n’est pas d’être le meilleur ou de dominer la compétition, mais de faire preuve de respect, de patience et de croire que son tour viendra. Les enseignements que, comme de nombreux autres athlètes, il a tirés de son expérience sur le terrain, peuvent aussi s’appliquer dans la vie.

Le sport a ceci de remarquable qu’il suscite partout dans le monde un intérêt positif, capable de fédérer des personnes autour d’objectifs sociaux qui vont au-delà de ses propres limites, notamment en promouvant des solutions durables pour les réfugiés. Certains athlètes ont un statut particulier de mentor ou deviennent des figures publiques influentes; ils ont une facilité particulière à créer du lien avec les autres et à partager des idées sur de grandes plateformes.

Plusieurs athlètes de renom issus de milieux réfugiés sont des militants actifs des mouvements sociaux, notamment par la défense des droits et du leadership des réfugiés. Leur engagement renforce la diffusion des messages de ces mouvements et montre concrètement ce que signifie soutenir ces causes. Ils peuvent également inspirer d’autres réfugiés, athlètes ou non, et les aider à comprendre à quel point leur voix compte. Comme en témoigne l’initiative du Comité international olympique concernant la création de l’équipe olympique des réfugiés, et son soutien à la recherche de solutions durables pour les athlètes réfugiés, il est clair que les entreprises sportives, les fédérations sportives et les athlètes eux-mêmes peuvent jouer un rôle crucial dans la résolution de la crise migratoire mondiale.

Nos voix sont importantes dans leur rôle de sensibilisation et soutien autour des problématiques auxquelles sont confrontés les réfugiés.

Comme l’a expliqué Paulo, certaines personnes qu’il a rencontrées lors d’événements olympiques ne savaient pas qu’il était réfugié, ou ne comprenaient pas ce que signifie être réfugié. Cela lui a donné l’occasion de faire mieux connaître l’expérience vécue par des millions de personnes actuellement réfugiées.

Paulo souligne l’importance pour les personnes vivant ou ayant vécu en tant que réfugiés de s’encourager mutuellement et d’utiliser leur voix pour aborder les sujets qui leur tiennent à cœur, afin de faire passer le message le plus largement possible. Le réseau de l’EUMC, y compris les anciens participants au Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés, non seulement s’emploie à rendre ce programme possible, mais milite aussi plus largement dans leurs communautés à travers le pays pour sensibiliser davantage et soutenir les réfugiés. L’EUMC a partagé notre expérience à l’échelle mondiale lors d’événements tels que le Forum mondial sur les réfugiés, tout en apportant un soutien direct à d’autres organisations souhaitant créer des parcours de relocalisation inspirés du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés.

Paulo a notamment mis en avant les donateurs pour leur contribution essentielle à la création et au maintien des places d’étudiants. Non seulement ils défendent l’idée de développer les opportunités offertes aux jeunes réfugié.e.s, mais grâce à leurs dons, ils permettent une réalisation concrète de ces opportunités.

Pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, nous soutiendrons particulièrement les athlètes qui œuvrent également pour créer un monde meilleur. Leur plaidoyer est plus que jamais nécessaire.

Cliquez pour en savoir plus sur le Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés et pour faire un don. Les dons de personnes comme vous sont essentiels pour soutenir le Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés, afin que l’EUMC puisse créer davantage de places permettant aux étudiants et étudiantes réfugiés de se réinstaller et de poursuivre leurs études. Si vous êtes intéressé par d’autres formes de don, comme les collectes de fonds autonomes, les dons d’entreprise ou les dons sur salaire via votre lieu de travail, veuillez contacter [email protected].

L’EUMC travaille à créer un meilleur monde pour tous les jeunes. Pour en apprendre davantage, commencez ici ou abonnez-vous pour recevoir les faits saillants directement dans votre boîte de réception. Le volontariat international vous intéresse ? Consultez nos opportunités actuelles. À la recherche d’une nouvelle possibilité professionnelle ? Consultez nos offres d'emploi actuelles. Ou montrez votre soutien à notre cause en faisant un don.

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