Floribert Kakule Kamabu dans une affiche de campagne avec d’autres étudiant-e-s tenant des pièces de monnaie qui montrent le coût d’une tasse de café.
Floribert Kakule Kamabu a rencontré l’EUMC pour la première fois il y a trois décennies.

Des initiatives audacieuses depuis plus de 40 ans

*Voici un article de Floribert Kakule Kamabu, inf. aut. Il a rencontré l’EUMC pour la première fois il y a trois décennies et continue de mettre à profit son expérience en tant que membre de l’Équipe consultative des diplômés du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés.

Les chiffres peuvent sembler intimidants: près de la moitié des jeunes réfugié-e-s en âge d’aller à l’école (48 %) restent non scolarisé-e-s, comme l’a signalé le HCR en 2022. Pour les chanceuses et les chanceux qui réussissent l’école primaire et secondaire, seule une infime fraction fréquentera un collège ou une université.

Mais ici, à l’EUMC, nous ne nous avouons pas vaincus!

Depuis plus de 40 ans, l’EUMC aide les jeunes réfugié-e-s à venir au Canada, non seulement pour la réinstallation, mais aussi pour l’éducation. Ce n’est pas une tâche facile de choisir qui parmi des milliers aura cette chance. Mais les étudiant-e-s qui sont choisi-e-s vont vraiment loin. Cela signifie tellement de faire partie de cette opportunité de donner un nouveau tournant à leur vie.

Les jeunes réfugié-e-s constituent un groupe démographique important. Et soutenir leur succès a un impact direct sur les objectifs de développement durable, comme l’absence de pauvreté et une éducation de qualité pour toutes et tous.

Beaucoup de gens ne s’en rendent pas compte, mais l’EUMC ne reçoit aucun financement gouvernemental pour le Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés. Par conséquent, nous nous appuyons entièrement sur la générosité des individus. Nos donatrices et donateurs, celles et ceux qui soutiennent le Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés, sont des partenaires essentiel-le-s pour nourrir le talent et soutenir l’engagement de ces jeunes brillant-e-s qui auront un jour un rôle clé dans la reconstruction d’un monde plus pacifique et prospère.

Vous vous demandez peut-être, comment le savez-vous?

Je m’appelle Floribert Kakule Kamabu et j’ai vécu cette vérité il y a près de trois décennies. Je suis né en République démocratique du Congo. Mais la guerre après le génocide rwandais m’a conduit dans un camp de réfugié-e-s en Ouganda. Les horreurs dont j’ai été témoin dans ma jeunesse sont gravées à jamais dans mon cœur, mais une fois que j’ai atteint la sécurité relative du camp de réfugié-e-s, j’ai commencé à espérer. J’ai commencé à aider dans la clinique prénatale et de vaccination du camp où j’ai développé mon amour de la médecine et des soins aux personnes.

C’est aussi là que j’ai découvert l’EUMC. Je savais que je devais faire un grand saut pour réaliser mes rêves. Et, quand j’ai été accepté par l’EUMC et admis à l’Université Simon Fraser, je savais que mon destin était en marche.

Même avant de traverser le tarmac sous le soleil brûlant de l’Ouganda pour faire mon premier voyage en avion, je savais que l’EUMC était spéciale. Je pouvais voir tout de suite que la qualité de ce programme était unique. Leur engagement envers ma réussite a commencé avec des services intensifs avant l’arrivée, et s’est poursuivi avec l’accueil chaleureux et affectueux que j’ai reçu du Comité local, dirigé par des étudiant-e-s, à l’aéroport de Vancouver.

Je me suis vite rendu compte que c’était plus qu’une issue; c’était la voie que je devais suivre.

Quand je suis arrivé, j’ai tout de suite appris que l’EUMC se souciait de moi – comment j’allais, ce que je ressentais… Ils prenaient soin de moi, de mon corps et de mon esprit. C’est une bénédiction qui continue de m’apporter beaucoup, encore aujourd’hui. J’ai parrainé des gens 21 fois. Elles et eux aussi ont échappé à des horreurs inimaginables. Ces personnes vivent et travaillent maintenant au Canada en tant que citoyen-ne-s fier-ère-s et productif-ive-s. Peut-être même que certain-e-s font partie de vos voisines et vos voisins!

Devenir un défenseur de l’EUMC m’a donné un but à suivre. J’ai sauté à pieds joints sur l’occasion, déterminé à faire en sorte que le Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés prospère et se développe. À l’école d’infirmières et d’infirmiers de l’Université St. Boniface, à Winnipeg, j’ai aidé à lancer une campagne pour parrainer la première étudiante réfugiée. J’ai utilisé ma propre expérience et j’ai misé sur la générosité et la bienveillance dont j’avais été témoin chez les Canadien-ne-s pour inciter mes camarades à agir.

Notre affiche de campagne avec d’autres étudiant-e-s et moi-même tenant des pièces de monnaie qui montrent le coût d’une tasse de café. Cela ne coûte pas cher de faire une différence.

La beauté du programme, c’est qu’il est dirigé par des étudiant-e-s. Il est à l’épreuve de la récession. Il est viable. Il y aura toujours des universités, des jeunes réfugié-e-s et des Canadien-ne-s qui veulent améliorer la vie de quelqu’un. Et nous n’avons pas demandé beaucoup: notre campagne disait que pour l’équivalent d’ une tasse de café par jour, 50 centimes à l’époque, vous pouviez faire une différence.

C’était un slogan très puissant. Et tout le monde a voté en faveur de l’ajout de cette contribution aux frais de scolarité. Je pense que nous avons gagné ce référendum avec plus de 99% des voix.

J’ai trouvé un message qui, selon moi, pouvait parler à tout le monde. J’ai dit : « En Afrique, si vous avez trois enfants, dont une fille, devinez quoi? La fille reste à la maison pour balayer et cuisiner; les garçons, eux, vont à l’école. » Je leur ai dit : « Faisons preuve d’audace! Si nous levons l’argent, je vous promets que la première élève que nous amènerons ici sera une fille! »

Et vous savez quoi? Nous l’avons fait! Tout cela pour le prix d’une tasse de café…

Ce fut un moment fort lorsque cette première jeune femme est entrée sur le campus et que je l’ai présentée à ses pairs. J’ai dit : « Elle est ici et elle fera partie de cette communauté. Vous lui avez permis de quitter un camp de réfugié-e-s et de venir sur ce campus, et maintenant elle est l’une d’entre vous. Prenez soin d’elle. » Et c’est ce qui s’est passé.

Aujourd’hui, je travaille comme infirmier itinérant et m’occupe de certaines des personnes les plus vulnérables du Canada dans des centres de soins de longue durée. En tant que membre du Comité consultatif des diplômé-e-s du PÉR, je m’occupe de certaines et certains des citoyen-ne-s du monde les plus vulnérables.

J’essaie de voir une grande opportunité partout où je regarde. À l’EUMC, nous avons des milliers d’ancien-ne-s étudiant-es- comme moi: ici au Canada et partout dans le monde. Elles et ils sont dévoué-e-s et généreux-euses; leur succès découle de l’EUMC et du PÉR. Je veux exploiter le pouvoir de ce groupe afin que nous puissions continuer à prendre des mesures audacieuses. Mais nous ne pouvons pas le faire seul-e-s.

Il y aura toujours des collèges et des universités, il y aura toujours des étudiant-e-s qui veulent aider, et il y a des millions de réfugié-es qui prient pour avoir la même chance que j’ai eue. Ensemble, en tant que communauté, nous pouvons faire le lien entre ces éléments. Lorsque les gens font un don au programme, cela fait une différence. Lorsque les étudiant-e-s lèvent des fonds pour le programme sur le campus, cela fait une différence.

C’est pourquoi je veux que mon dernier message soit un message de gratitude. Ce sont les contributions bienveillantes de milliers de personnes qui rendent le Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés possible. Quelle réussite fantastique!

L’EUMC travaille à créer un meilleur monde pour tous les jeunes. Pour en apprendre davantage, commencez ici ou abonnez-vous pour recevoir les faits saillants directement dans votre boîte de réception. Le volontariat international vous intéresse ? Consultez nos opportunités actuelles. À la recherche d’une nouvelle possibilité professionnelle ? Consultez nos offres d'emploi actuelles. Ou montrez votre soutien à notre cause en faisant un don.

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