Le théâtre comme outil de sensibilisation
Un partenariat multinational pour l’inclusion durable de genre
Par : Conseillère volontaire en inclusion des jeunes et du genre, programme Uniterra, Mongolie
En Mongolie, le secteur de l’éducation est fortement influencé par des préjugés liés au genre et aux stéréotypes. Les hommes sont perçus comme plus aptes à gagner leur vie, quel que soit leur niveau d’éducation. Ils reçoivent ainsi beaucoup moins d’appui que les femmes, ce qui donne lieu à des disparités inversées entre les genres – une situation inédite qui se traduit par une proportion moins élevée d’hommes et de garçons inscrits à l’école.
Mais si les femmes ont plus de chances d’accéder à l’enseignement supérieur que les hommes, elles sont néanmoins plus susceptibles d’être sous-employées. Les rôles de genre traditionnels encouragent les femmes à rester à la maison pour veiller au bien-être de leur famille et les hommes à en devenir la principale source de revenus.
La ségrégation des femmes et des hommes dans les métiers
Les stéréotypes liés au genre n’existent pas uniquement au niveau des emplois. Ils sont déjà présents et encouragés dans les écoles, bien que le gouvernement et la société civile déploient de nombreux efforts pour réduire les disparités entre les genres et faire progresser les opportunités économiques égalitaires pour les femmes et les hommes.
De plus, les centres de formation technique et professionnelle (FTP) se spécialisent souvent dans des métiers dominés soit par des femmes, soit par des hommes, tels que la couture ou la construction. Cette pratique contribue à normaliser encore davantage les stéréotypes liés au genre et pose des défis aux étudiant.e.s en situation minoritaire dans les classes en raison de leur genre.
Ce sont les témoignages de jeunes étudiantes dans les centres de FTP qui ont attiré l’attention du programme Uniterra. Afin de réfléchir aux questions de préjugés liés au genre et à la discrimination dans les salles de classe, des groupes de discussion ont été organisés avec des étudiant.e.s, des professeur.e.s et des volontaires dans trois établissements de FTP.
« Je ne demanderais jamais à une fille de réaliser une tâche exigeant de la force physique et je ne demanderais jamais à un garçon de faire quelque chose de méticuleux, parce que chaque genre a ses points forts, » a-t-on pu entendre. Des discours qui démontrent que l’intégration des questions liées au genre demeurent un défi significatif dans le milieu de l’éducation technique et professionnelle.
Les jeunes deviennent les protagonistes du changement
En mars 2017, l’Union européenne (UE), qui cherchait à financer des initiatives axées sur le genre, a accepté la proposition soumise par la volontaire Uniterra Émilie MacIsaac mettant l’accent sur la sensibilisation aux questions de genre par le biais du théâtre.
Les étudiant.e.s et les professeur.e.s ont présenté leurs propres sketches pour analyser, développer et transformer les situations de discrimination dans les salles de classe en exemples d’inclusion, afin de « traiter tout le monde comme des êtres humains, » résume l’une des enseignantes.
Pour assurer la durabilité du projet et le renforcement des capacités de ses partenaires locaux, le programme Uniterra a collaboré étroitement avec le Vocational Education and Training Partnership (VETP), une organisation mongole à but non lucratif créée en 2013, qui vise à coordonner le développement de l’éducation technique et professionnelle (FTP) en Mongolie.
Un projet pilote a été mis en œuvre en 2017 auprès de 90 étudiant.e.s et 52 professeur.e.s (dont 44 pourcent de femmes) de cinq centres de FTP dans trois villes de Mongolie, suscitant l’appui de l’organisation de développement international allemande GIZ et, par la suite, de l’UE.
Avec ce nouveau financement et l’appui en formation du programme Uniterra, VETP a pu par la suite étendre le programme à de nouvelles écoles et régions et transférer des ressources aux éducateurs.trices pour l’intégrer au programme régulier.
« Les étudiant.e.s qui ont vu les sketches étaient tellement motivé.e.s, ils/elles sont venu.e.s me demander de participer aux prochains sketches, avec leurs propres idées de scénarios. »
Erdenechimeg
Travailleur social au Collège polytechnique Mongolie-Corée
Mise à l’échelle, reproduction, durabilité et innovation
Ce projet, qui met l’accent sur l’autonomisation des jeunes, est mis en œuvre et documenté par les jeunes et pour les jeunes, avec la collaboration d’étudiant.e.s en théâtre et en audio-visuel. Il a rassemblé toutes les parties prenantes de la formation technique et professionnelle, nationales et internationales, afin de mettre l’accent sur une formation technique et professionnelle plus inclusive.
Après le départ de la volontaire Uniterra, une deuxième phase du projet a été menée avec succès et une troisième phase est en cours depuis novembre 2018. Le nombre d’établissements de FTP participants est passé à huit et du matériel et des documents supplémentaires sont distribués afin de permettre aux écoles de mener ce projet de manière autonome et de maintenir le dialogue avec leurs étudiant.e.s.
Les résultats de ce projet ont contribué aux ODD : 4 – Éducation de qualité, 5 – Égalité entre les sexes, 10 – Inégalités réduites.
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Uniterra
Uniterra est un programme de coopération volontaire et de développement international conjointement géré par le Centre d’étude et de coopération internationale (CECI) et l’Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC). Le programme appuie le développement d’économies inclusives au bénéfice des femmes et des jeunes dans 14 pays d’Afrique, d’Asie et des Amériques. Uniterra travaille avec des partenaires clés de la société civile et des secteurs privé et public à faciliter la croissance et le changement dans les marchés qui ont un impact sur les personnes marginalisées. Trouvez le poste qui vous convient à uniterra.ca!
Biographie de l’auteur
Émilie MacIsaac, volontaire Conseillère en inclusion des jeunes et du genre pour le programme Uniterra, a travaillé en étroite collaboration avec Garamkhand Surendeleg du Partenariat en éducation technique et professionnelle (VETP) et a reçu l’appui de Baiglamaa Gankhu, Enkhjargalan Gantumur, Vivian Chui, Daniel Caramori, Andrea Scheske et Hayley Toll. Son travail a été essentiel pour développer, mettre en œuvre et assurer du financement complémentaire pour le programme de sensibilisation aux questions de genre par le biais du théâtre, qui réunit toutes les parties prenantes de FTP, nationales et internationales, pour mettre l’accent sur une formation technique et professionnelle plus inclusive.
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