De l’ingénierie à l’entrepreneuriat : comment un ancien élève du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugié·e·s contribue à sa communauté au Canada

Lorsque Salim Hourieh est arrivé au Canada en 2019 dans le cadre du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugié·e·s, tout semblait nouveau. Il avait laissé derrière lui une familiarité pour un nouveau pays, une nouvelle culture et un nouveau parcours académique à l’Université de Toronto. La transition a été fascinante, mais aussi difficile.

« C’était un mélange d’enthousiasme et d’incertitude. Je savais que c’était une occasion incroyable, mais je savais aussi que je devais recommencer à partir de zéro », dit-il.

Salim a déménagé au Canada pour étudier l’ingénierie à l’Université de Toronto dans le cadre du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugié·e·s, qui offre aux réfugié·e·s l’opportunité de se réinstaller et de poursuivre leurs études postsecondaires dans un établissement canadien.

L’adaptation à sa nouvelle vie comportait des défis. Par exemple, il y avait le défi de l’adaptation sociale, de la compréhension des nouveaux systèmes et de la façon dont les choses fonctionnaient, y compris le marché du travail. Comme beaucoup d’étudiants du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugié·e·s, Salim ne se contentait pas de faire ses études à l’université; il apprenait comment construire une vie dans un pays où tout fonctionnait différemment.

Au-delà de ses études, Salim était profondément impliqué dans les activités parascolaires. En tant que vice-président du comité local de l’EUMC à l’Université de Toronto, il a représenté les étudiant·e·s réfugié·e·s et aidé les nouveaux·elles étudiant·e·s à s’installer sur le campus et au Canada. Plus il s’engageait auprès de cette communauté, plus il voyait un problème plus profond. Beaucoup de nouveaux·elles arrivants et arrivées ont eu du mal à trouver un emploi qui les traitait assez simplement parce qu’ils et elles ne comprenaient pas encore le fonctionnement du système. « Je me suis rendu compte qu’avoir accès au travail n’est pas la même chose que d’avoir accès à un bon travail », dit-il.

Cette expérience a façonné sa façon de penser les systèmes et les structures qui déterminent qui accède aux opportunités.

Après avoir obtenu son diplôme, Salim a commencé sa carrière en conseil, où il a conseillé des entreprises du monde entier. Il a vu de ses propres yeux comment les grandes décisions d’affaires étaient prises, comment les entreprises étaient conçues pour maximiser le profit, optimiser l’efficacité et faire évoluer les opérations.

« L’ensemble du système a été construit autour de la rentabilité et de l’efficacité, et les personnes, en particulier les travailleurs vulnérables, sont souvent devenus une préoccupation secondaire », explique-t-il.

Cette prise de conscience est restée avec lui.

C’est dans cette optique que Salim a créé ItsGLO Cleaning. Son entreprise vise à rendre l’emploi plus accessible aux nouveaux·elles arrivants et arrivées. Aujourd’hui, ItsGLO Cleaning sert plus de 200 clients mensuels à travers Toronto, employant des nouveaux·elles arrivant et arrivées qui ont d’autres responsabilités comme suivre des cours de langue pour s’adapter à la vie canadienne. Depuis sa création, ils ont aidé plus de 27 personnes à faire leurs premiers pas vers l’indépendance et la stabilité.

En réfléchissant à son expérience, Salim explique comment le Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugié·e·s a changé sa vie en lui donnant accès à l’éducation et à une communauté. « C’est quelque chose que je veux payer à l’avance », dit-il.

Salim a ce message pour les étudiant·e·s. « Votre parcours vous appartient. Ce ne sera pas facile, mais avec de la patience et des efforts, les possibilités sont infinies. »

Salim partage que ce travail est la continuation de tout ce qu’il a appris grâce à l’ingénierie, au conseil et à sa propre expérience en tant que nouvel arrivant. « J’avais l’habitude de penser à l’infrastructure comme étant simplement des routes et des bâtiments, » dit-il. « Maintenant, je vois les choses différemment. L’opportunité c’est l’infrastructure. Si vous le construisez bien, il connecte les personnes, leur donne de la stabilité et les aide à aller de l’avant. »