Réflexion du Comité consultatif de la jeunesse du projet DREEM : Nos défis ont besoin d’une solution
Je m’appelle Racheal Athiak Makuei, je suis diplômée en droit et ancienne élève de l’Université catholique d’Afrique de l’Est. Je suis une jeune réfugiée qui vit au camp de personnes réfugiées de Kakuma dans le comté de Turkana, au Kenya.
Je suis née et j’ai grandi à Kakuma et j’ai complété mon éducation primaire et secondaire dans le camp. Ce parcours n’a pas été facile, mais grâce au soutien de ma famille, de ma communauté et de mon parrain, j’ai pu faire tout ce chemin.
Après mes études secondaires, je donnais des cours gratuits à certain.e.s des élèves intéressé.e.s de Kakuma. Je leur enseignais les mathématiques, le swahili et la biologie. Actuellement, je suis membre du Comité consultatif de la jeunesse pour le projet DREEM (Displaced and Refugee Youth Enabling Environment Mechanism). Ce comité est constitué de jeunes réfugié.e.s qui se réunissent deux fois par mois pour discuter des défis spécifiques auxquels les personnes réfugiées sont confrontées et pour proposer des solutions pratiques. Je suis heureuse de faire partie de ce groupe, car je peux représenter les besoins de ma communauté.
De retour à l’université, j’ai créé ma petite entreprise pour me faire un peu d’argent de poche et me subvenir à mes besoins. Mes frais d’hébergement ont été pris en charge par mon parrain et j’avais l’habitude de recevoir quelques allocations en première et deuxième années, mais j’avais besoin de payer les autres éléments essentiels par moi-même ou de demander de temps en temps le soutien de ma mère. Le capital provenait de mes économies hebdomadaires au cours de la première et de la deuxième année. L’entreprise est toujours en activité, même si la clientèle est limitée.
Je suis actuellement à la recherche d’un emploi permanent. Je continue d’essayer de postuler, mais je n’ai eu aucun succès jusqu’à présent. La raison principale, c’est que je n’ai pas de permis de travail, ce qui est très cher à obtenir, et qu’en tant que personne réfugiée, je ne peux pas me le permettre. Par conséquent, pour me garder occupée, je travaille au crochet, principalement pour la décoration intérieure, et je vends les pièces que je crée. Le seul inconvénient, c’est que cela prend beaucoup de temps et que le coût d’achat des matériaux est élevé. Au bout du compte, je reçois quelques bénéfices qui m’aident à couvrir certains de mes besoins de base.
En tant que jeune réfugiée, l’un des défis que d’autres jeunes réfugié.e.s et moi-même devons relever est de trouver un emploi intéressant. On peut avoir des compétences, de l’expérience et les diplômes nécessaires, mais faute de permis de travail, la plupart des personnes réfugiées se voient refuser un emploi. Nous n’avons pas la chance de servir notre communauté avec les compétences, les connaissances et les expériences que nous avons. Il nous est donc impossible de redonner à d’autres personnes réfugiées.
Mon rêve est de pouvoir pratiquer le droit et d’aider d’autres personnes réfugiées qui pourraient avoir besoin de mon aide. J’aimerais aussi avoir un jour mon propre cabinet d’avocats et aider ma famille à Kakuma.
Racheal Athiak Makuei
Membre du Comité consultatif de la jeunesse
Projet DREEM
Initiative quinquennale, le projet DREEM (Displaced and Refugee Youth Enabling Environment Mechanism) est financé par la Fondation Mastercard, qui s’affaire à créer des conditions favorables à l’inclusion des jeunes personnes réfugiées et déplacées, surtout les jeunes femmes, afin qu’elles puissent participer pleinement à la société. Le Comité consultatif de la jeunesse est composé de jeunes réfugié.e.s, dont le rôle est de fournir une orientation au projet DREEM afin de réaliser les objectifs de la Fondation et de veiller à ce que les activités DREEM soient conçues et mises en œuvre de manière à satisfaire les besoins des jeunes personnes réfugiées et déplacées.
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