Comment le Fonds d’innovation des partenaires de l’EUMC soutient les solutions locales pour améliorer l’autonomisation économique des femmes

Les obstacles à la pleine participation économique des femmes sont nombreux. Dans certains pays, il existe des contraintes juridiques aux droits des femmes au travail, notamment un manque de protection contre le harcèlement sexuel sur le lieu de travail. Les femmes portent également une responsabilité disproportionnée pour les soins non rémunérés, le travail domestique et sont moins susceptibles d’avoir accès à l’éducation, à la technologie et aux ressources financières. Les femmes surmontant ces obstacles pour entrer sur le marché du travail sont plus susceptibles d’être au chômage ou de travailler dans des emplois informels et vulnérables. Elles peuvent également être moins bien payées que les hommes et ne pas avoir accès à la protection sociale comme les retraites ou la protection lors de la maternité.

Avec autant de facteurs affectant l’accès des femmes au travail, une approche unique ne suffira pas. C’est pourquoi l’EUMC a lancé son nouveau Fonds d’innovation pour les partenaires pour soutenir des solutions développées localement pour la participation économique et l’autonomisation des jeunes femmes.

Soutenir les solutions locales pour l’autonomisation économiques des femmes

Il existe de nombreuses façons de soutenir l’autonomisation économique et le leadership des jeunes femmes dans le monde. Les plus efficaces sont fondées sur l’expérience et l’expertise d’organismes locaux qui sont les plus proches des défis et des débouchés qui affectent les jeunes femmes dans leurs communautés.

En soutenant ces organismes, nous pouvons soutenir des solutions conçues pour répondre aux priorités émergentes et urgentes, comblant souvent des lacunes critiques dans les services disponibles pour les jeunes femmes cherchant à améliorer leur bien-être économique. Nous sommes également en mesure de soutenir des solutions conçues par ceux qui savent le mieux comment obtenir un impact durable.

À propos du Fonds d’innovation pour les partenaire de l’EUMC

Notre Fonds d’innovation pour les partenaires a été lancé pour soutenir l’innovation sociale inclusive et l’entrepreneuriat social par le biais de prix de deux ans qui répondent aux besoins émergents et se concentrent sur les communautés les plus marginalisées. Ces prix sont accompagnés de mandats volontaires spécialement conçus pour soutenir les innovations. Notre objectif est d’aider nos partenaires à piloter leurs nouvelles approches et adaptations de solutions existantes tout en offrant des ressources essentielles pour faire évoluer celles plus établies.

Par le biais d’un appel d’offres, nous avons lancé le Fonds en 2020, invitant les 64 partenaires de notre initiative IGNI+E, un projet multi-pays qui soutient l’autonomisation économique des jeunes femmes par le biais de coopération volontaire internationale, à soumettre leurs solutions. Les propositions retenues ont été sélectionnées sur la base de trois critères :

• Le potentiel d’impact : solutions innovatrices qui engagent la communauté dans la conception et la prestation.
• Le potentiel d’effet de levier : des solutions susceptibles de mobiliser le soutien d’autres intervenants
• Le potentiel de réussite et de durabilité

Chaque récipiendaire reçoit entre 40 000 à 60 000 $ CA pour lancer sa solution, ainsi que du soutien de volontaires spécialement choisis pour répondre aux besoins de nos partenaires.

Rencontrez nos récipiendaires du Fond 2020-2021

Sur 24 candidats, d’au total de huit partenaires de l’EUMC dans quatre pays ont reçu de nouveaux fonds d’innovation des partenaires en 2020. Un peu plus d’un tiers (38 %) des candidatures reçues provenaient d’organismes de femmes – qui connaissent mieux les défis et les opportunités uniques affectant l’autonomisation économique des femmes dans leurs communautés – qui ont reçu 28 % du financement disponible au cours de notre première année.

Bon nombre des propositions gagnantes portaient sur des programmes de formation et d’incubation pour les jeunes innovateurs et entrepreneurs sociaux. Par exemple, le Centre of Social Innovation and Entrepreneurship (CSIE) au Vietnam a lancé ImpactUP, une plateforme en ligne qui offre des services d’apprentissage et d’incubation aux jeunes. Les participants s’inscrivent pour un apprentissage à leur rythme sur des sujets tels que l’égalité des sexes, la durabilité environnementale et la manière de soutenir davantage la création d’emplois et la croissance économique dans leurs communautés. Les entrepreneurs plus avancés peuvent postuler pour participer à un programme d’incubation en quatre parties pour leur jeune entreprise. À la fin des cours, les participants reçoivent un certificat ainsi qu’un accès à un réseau social de pairs avec les mêmes idées. Ce programme a non seulement amélioré les services pour les jeunes entrepreneurs à travers le pays, mais il a également assuré la continuité de ces services en les mettant en ligne pendant la pandémie. Le projet a été soutenu par quatre mandats de volontaires, dont un spécialiste des communications, deux spécialistes de l’égalité des sexes et un spécialiste du suivi et de l’évaluation. Le CSIE a créé des opportunités d’engager une variété de partenaires à travers l’initiative et, par conséquent, a réussi à attirer plus de ressources pour soutenir durablement la croissance de la plateforme à l’avenir.

À ce jour, plus de 700 jeunes ont été touchés par la plateforme ImpactUP et plus de 70 jeunes entreprises ont reçu un soutien à l’incubation. Minh, étudiant à l’Université de National Economics de Hanoï, est l’un de ces jeunes apprenants. Minh rêve d’être une entrepreneure sociale après avoir obtenu son diplôme et de faire une différence dans sa communauté, mais elle ne sait pas comment exploiter ses nombreuses idées. Après avoir suivi des cours sur le réflexion conceptuelle, elle a déclaré avoir une meilleure compréhension de la façon dont elle pouvait canaliser sa passion pour l’impact positif pour résoudre les problèmes réels affectant les personnes de sa communauté.

Toujours au Vietnam, le Bac Thang Long Economic-Technical College (BTL) a piloté une plateforme d’apprentissage mixte pour les femmes marginalisées, telles que celles qui ont migré vers la ville pour travailler. Près des deux tiers des participants aux programmes de formation à court terme du collège sont des femmes marginalisées qui disent avoir du mal à équilibrer la participation aux programmes plus longs avec leurs responsabilités ménagères, qui continuent de peser de manière disproportionnée sur les épaules des femmes. Le collège voulait tester si la flexibilité offerte par un programme d’apprentissage mixte permettrait à plus de femmes de participer à des programmes de formation qui conduiraient à de plus grands débouchés économiques. Pour l’initiative pilote, ils se sont concentrés sur un programme de commerce électronique pour les femmes migrantes auquel 37 femmes ont participé. BTL a été soutenu par trois mandats volontaires qui ont soutenu le développement de matériel de formation et de communications de sensibilisation. Le programme a attiré une attention nationale considérable, ce qui a aidé le collège à mobiliser davantage de ressources pour offrir des opportunités de formation à 200 autres femmes migrantes qui avaient perdu leur emploi pendant la pandémie.

Au cours du projet, BTL a rejoint 2 560 jeunes grâce à ses nouveaux programmes d’apprentissage mixte, dont 895 femmes. Il y a sept ans, Ngan avait déménagé de sa petite ville natale à Hanoï à la recherche de plus grands débouchés économiques. Elle a commencé à fournir des services de nettoyage dans un salon de coiffure et, après avoir fondé sa famille quelques années plus tard, elle a rapidement rêvé d’ouvrir son propre salon à domicile qui lui donnerait la possibilité de gagner un revenu tout en s’occupant de ses enfants. Elle avait appris les compétences techniques de la coiffure grâce à son expérience en milieu de travail, cependant, elle n’était pas confiante dans les compétences commerciales requises pour démarrer son propre salon. Après avoir participé au programme d’apprentissage mixte sur le commerce électronique chez BTL, elle a lancé des comptes professionnels sur Facebook et TikTok pour créer sa propre clientèle et est impatiente de poursuivre son apprentissage avec BTL.

Pendant ce temps, au Malawi, un consortium de partenaires, dont Mzuzu Entrepreneurship Hub, ACADES, et mHub, Hatch Start Incubation Programme, souhaitait s’attaquer aux niveaux élevés de croissance stagnante et d’échec des entreprises parmi les jeunes entreprises dirigées par des jeunes et des femmes à travers le pays. Ils se sont réunis pour lancer le programme d’incubation Hatch Start qui offre un soutien complet aux jeunes entrepreneurs pour développer leur entreprise et réussir.

Pour sa première cohorte de participants au programme, Hatch Start comptait plus de 700 candidats parmi lesquels 81 jeunes entrepreneurs ont été sélectionnés. L’une de ces entrepreneuses, Lizzie, a indiqué que l’un des plus grands impacts de sa participation au programme a été la croissance de sa confiance. Elle déclare avoir appris à gérer au mieux son entreprise agricole, ses finances et ses dossiers, ce qui, selon elle, a fait d’elle une meilleure gestionnaire et chef de file dans l’ensemble. Pendant ce temps, Lisnet-Lissa dit qu’elle a acquis une meilleure compréhension de la façon de monétiser les technologies innovantes de sa jeune entreprise, y compris comment identifier les clients potentiels et mieux commercialiser ses produits pour répondre à leurs besoins uniques.

D’autres initiatives visent à combler les lacunes critiques dans les services aux jeunes femmes dans leurs communautés et à saisir le potentiel inexploité pour de nouvelles opportunités. Par exemple, au Ghana, la Mobile Business Clinic Africa a introduit de nombreuses nouvelles solutions pour améliorer l’accès au financement et améliorer la littératie financière des petits exploitants agricoles et des entreprises rurales.

La Mobile Business Clinic Africa a développé un système d’information sur la gestion des agriculteurs qui dessert 650 agriculteurs, dont 41% sont des femmes. Ils ont également mis en place un distributeur de billets physique et créé un centre d’incubation agricole pour fournir des connaissances financières, l’entreprenariat et une formation agricole. À ce jour, 187 personnes ont amélioré leurs compétences grâce au centre.

En Ouganda, l’Uganda Small Scale Industries Association (USSIA) a investi dans une nouvelle technologie qui convertit les déchets locaux en briquettes plus respectueuses de l’environnement et abordables utilisées pour la cuisine. En plus de lutter contre les déchets dans leur communauté, ils ont également vu la possibilité pour les jeunes de leur communauté de gagner un revenu en créant et en vendant les briquettes. Ils ont fourni une formation sur la façon d’utiliser la technologie, ainsi que des compétences commerciales importantes telles que le marketing. Ils ont également suscité une plus grande sensibilisation à l’environnement dans la communauté pour aider à générer plus de demande pour des solutions plus vertes. L’USSIA a été soutenue par trois volontaires au cours du projet, dont un spécialiste de la gestion des déchets et un spécialiste du suivi et de l’évaluation qui ont aidé à analyser l’impact du projet pour les femmes entrepreneurs.

Grâce à ses campagnes de sensibilisation communautaire, l’USSIA a contribué à changer les attitudes de 511 participants sur l’importance de la gestion des déchets et leur contribution à la conservation de l’environnement. De plus, 525 participants rapportent que la création de briquettes à usage personnel les a aidés à économiser de l’argent. Alors que 420 participants ont indiqué qu’ils considéraient la nouvelle technologie comme une source potentielle de revenus, seuls environ 38 participants ont déclaré avoir augmenté leurs revenus grâce à la production et à la vente de briquettes. L’USSIA a découvert que les attitudes de la communauté concernant les emplois liés au genre et à la gestion des déchets restaient un obstacle à l’engagement des femmes dans la production de briquettes destinées à la vente à la communauté. L’organisation prévoit de faire plus de recherches avec la communauté pour mieux comprendre et surmonter cet obstacle à l’avenir.

Regarder vers l’avant :

Il y avait de nombreuses idées passionnantes et émergentes présentées par d’autres candidats au cours de notre première année de financement qui, malheureusement, n’ont pas été sélectionnées. Cependant, plusieurs partenaires ont décidé de solliciter le soutien des volontaires internationaux de l’EUMC pour approfondir l’idée, la recherche et la mise à l’essai de ces initiatives proposées.

Depuis le lancement, nous avons complété avec succès deux appels d’offres supplémentaires, avec 17 projets supplémentaires actuellement en cours. Nous sommes impatients de bientôt partager les résultats de ces nouvelles solutions !

L’initiative IGNI+E (Réseaux innovations mondiaux pour l’inclusion et l’égalité), financée par Affaires mondiales Canada, soutient plus de 70 organismes partenaires pour faire progresser l’égalité des sexes et l’autonomisation économique de 1,2 million de jeunes dans le monde. IGNI + E exploite les connaissances, les capacités et l’expertise de Canadiens qualifiés par le biais d’affectations volontaires et d’activités d’engagement du public pour aider les partenaires à améliorer leur performance, à défendre l’égalité des sexes et à mettre en œuvre des initiatives et des services plus durables, innovants et inclusifs pour les jeunes pauvres et marginalisés, particulièrement les jeunes femmes. Rejoignez-nous! Cliquez ici pour voir toutes nos opportunités actuelles de volontariat en ligne.