Les étudiantes et étudiants au Canada votent « oui » à la réinstallation des personnes réfugiées
Le succès des référendums organisés sur les campus canadiens donne aux jeunes réfugié.e.s l’occasion d’accéder à une éducation postsecondaire
Présents sur plus de 95 campus universitaires et collégiaux canadiens, les comités locaux de l’EUMC, menés par des étudiantes et étudiants, jouent un rôle clé dans la création d’opportunités pour des jeunes qui souhaitent venir au Canada afin de poursuivre leurs études postsecondaires dans le cadre du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés. Jusqu’à présent, ces groupes d’étudiant.e.s ont aidé plus de 2 000 jeunes de plus de 39 pays d’origine à poursuivre leurs études dans un environnement sécuritaire et accueillant au Canada.
L’une des façons dont les comités locaux créent ces opportunités est la mise en place d’une petite cotisation étudiante, entre 1$ et 20 $ par année, qui assure un financement durable aux étudiantes et étudiants nouvellement arrivés tout en incitant l’ensemble du campus à faire partie de la solution. Plus d’un million d’étudiant.e.s sur les campus canadiens contribuent à la réinstallation des personnes réfugiées par le biais d’une cotisation étudiante !
Les cotisations étudiantes sont une source de financement fiable et durable
Les cotisations étudiantes sont des sources de financement fiables qui assurent la pérennité tout en contribuant de manière significative au coût du parrainage privé des personnes réfugiées. Les fonds amassés à partir des cotisations de chaque étudiante et étudiant chaque année sont transférés de la part des associations étudiantes vers le comité local de l’EUMC pour venir en appui au parrainage d’une personne réfugiée sur le campus.
Ces cotisations restent souvent en place indéfiniment, ou sont renouvelées ou augmentées tous les deux ou trois ans par le biais de campagnes référendaires. Cette continuité et cette durabilité permettent aux comités locaux d’accueillir des étudiantes et étudiants de façon plus régulière, d’augmenter le nombre qu’ils accueillent et de réorienter leurs efforts d’activités de financement vers l’intégration de ceux-ci.
L’autre avantage des cotisations étudiantes est qu’elles engagent l’ensemble du campus dans la réinstallation des personnes réfugiées, car les étudiantes et étudiants votent activement pour la mise en place ou l’augmentation de ces cotisations. Une cotisation étudiante coûte souvent moins cher qu’une tasse de café par étudiant.e, mais pour les jeunes de d’autres pays, elle leur donne l’occasion de se construire un avenir meilleur.
« C’est tellement facile de demander 2 dollars à chaque étudiant.e chaque session… et de permettre à une personne de venir étudier. C’est plus facile pour l’étudiant.e [nouvellement arrivé.e]… au lieu de dépendre uniquement de bourses d’études. Elle/Il reçoit un soutien au lieu d’essayer de venir ici par leurs propres moyens », explique Jules Morden, coordinateur de l’engagement sur les campus du comité local de l’EUMC à University of Fraser Valley (UFV).
Des référendums gagnants
Partout au Canada, de nombreux référendums ont été organisés avec succès pour adopter ou augmenter les cotisations étudiantes afin de soutenir le Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés. Sur 95 campus, plus de 70 ont maintenant adopté un modèle de financement par cotisations pour financer le programme.
Cette année, huit référendums ont eu lieu avec succès dans tout le pays. Quatre référendums ont conduit à la mise en oeuvre du Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés au sein de nouveaux comités locaux, notamment à Memorial University of Newfoundland, University of Fraser Valley, le Cégep de Jonquière et le Collège d’Alma.
Les stratégies pour un référendum gagnant
En novembre 2019, Memorial University of Newfoundland, à Terre-Neuve, a mené un référendum gagnant alors que 93 % des étudiantes et étudiants ont voté « oui » à la question de mettre en place une cotisation étudiante de 2 $ pour soutenir le PÉR. Le premier étudiant se prépare actuellement à arriver en 2021.
Voici les stratégies utilisées pour atteindre cet objectif :
Recruter des volontaires et organiser de la formation. Le comité local a recruté des bénévoles pour aider à promouvoir le référendum. En collaborant avec d’autres d’associations et en utilisant des contacts personnels, 25 bénévoles ont été engagé.e.s au sein de la campagne. Ils ont planifié plusieurs activités et se sont répartis en petites équipes sur le campus afin de rejoindre un maximum de personnes aux quatre coins de l’université. Ils ont veillé à fournir aux étudiantes et étudiants des liens pour voter instantanément de manière électronique. Husam Basemah, membre de l’exécutif, décrit la coordination entre les bénévoles comme « un facteur exceptionnel et déterminant de la réussite ».
Engager les étudiantes et étudiantes de manière individuelle. Les membres du comité local ont réalisé qu’ils étaient une des premières associations sur le campus à mener une campagne référendaire, donc ils devaient s’assurer que la population étudiante comprenne ce qui était en jeu et pourquoi il était important de voter. Pour ce faire, ils se sont engagés à mener des conversations informelles sous base individuelle, y compris avec leurs propres ami.e.s . Grâce à ces contacts, le comité local a trouvé de nouvelles recrues pour le programme et ils ont même pu trouver un chanteur qui a mentionné le Programme d’étudiantes et d’étudiants réfugiés dans ses paroles lors d’une représentation sur le campus. Le comité local a travaillé dur jusqu’à la toute dernière minute de la campagne, en sélectionnant des lieux clés tels que la cafétéria, les résidences (en faisant du porte-à-porte), les bibliothèques, etc. pour promouvoir le référendum. Ils ont pris contact avec d’autres associations du campus et ont assisté à leurs réunions pour leur en dire davantage sur le programme et les encourager à promouvoir le référendum.
Organiser des interventions en classe. Ceci s’est avéré être une stratégie cruciale qui a permis de rejoindre efficacement de grands groupes d’étudiantes et d’étudiants en même temps. Le comité local a contacté des membres du corps professoral pour leur demander la permission de parler quelques minutes durant leur cours et ont ainsi eu la chance de présenter devant plus 60 classes, représentant les étudiantes et étudiants de toutes les années et de tous les départements. À la fin de chaque annonce, le comité local donnait aux étudiant.e.s la possibilité de voter tout de suite en montrant une diapositive avec le lien pour voter.
Contactez les médias. Les membres du comité local ont contacté de nombreux médias sur le campus et hors campus pour améliorer leur visibilité. Le référendum a fait l’objet d’une couverture importante par de nombreux médias, notamment CBC TV, CBC Radio, CBC News, NTV news, VOCM Radio, The Independent, The Telegram, Radio RIAC, The MUSE et The Gazette.
Un référendum gagnant dans un contexte de pandémie mondiale
Lors de notre discussion avec l’exécutif du comité local de University of Fraser Valley, leur enthousiasme d’avoir remporté un référendum, surtout en période de pandémie, était facilement palpable! Le comité s’apprêtait à tenir un référendum en personne pour mettre en place une cotisation pour la première fois à la fin du mois de mars. Cependant, deux semaines seulement avant le jour du vote, il était clair que la pandémie devenait un enjeu sérieux et qu’un référendum virtuel serait tenu.
Beaucoup d’efforts ont été consacrés à la préparation et à la mise en place du référendum en personne. Le comité local avait installé des stands pour faire participer les étudiantes et étudiants : les membres ont partagé leurs propres raisons de voter avec les autres et des numéros de téléphone ont été amassés afin d’envoyer des SMS contenant des informations et des détails supplémentaires. Le comité a visité des classes et organisé des événements, même si c’était la mi-session et que la population étudiante était occupée. Et puis soudain, tout s’est arrêté et il a fallu passer à une campagne en ligne.
Toute cette préparation n’a cependant pas été en vain. Les responsables ont réagi rapidement. Heureusement, le comité local disposait déjà de numéros de téléphone et ont donc continué à communiquer avec la population étudiante via cette méthode. Ils ne pouvaient plus visiter les salles de classe alors ils ont décidé d’écrire des lettres aux étudiantes et étudiants et ont demandé aux professeur.e.s de les afficher sur leurs portails en ligne. Le comité a également maintenu une forte présence au sein des médias sociaux pendant toute la durée de leur campagne et ont pu accroître leur visibilité en ligne en offrant des prix.
Leur succès lors du référendum est impressionnant étant donné que le comité de UFV n’est opérationnel que depuis 3 ans, le premier étudiant étant arrivé en janvier de cette année, juste avant la pandémie. Aujourd’hui, les membres se préparent à accueillir un deuxième étudiant une fois les restrictions levées.
Pourquoi investir dans l’éducation des personnes réfugiées ?
Dans le monde, seulement 3 % des personnes réfugiées ont accès à une éducation postsecondaire, un chiffre scandaleusement bas comparé à la moyenne mondiale de 37 %. Si les personnes réfugiées peuvent terminer leurs études secondaires dans leurs camps, elles n’ont souvent nulle part où aller ensuite. Elles n’ont que peu d’opportunités de poursuivre leurs études ou d’intégrer le marché du travail dans leur pays d’accueil. Lorsqu’elles parviennent à intégrer le marché du travail, elles sont souvent coincées dans la main-d’œuvre informelle, ce qui comporte des inconvénients et des risques.
Ce sont sans doute nos comités locaux qui résume la situation le mieux :
« Le nombre de personnes réfugiées qui n’ont pas accès à l’éducation est élevé. Beaucoup n’ont pas l’occasion de mettre à profit leur intelligence et de se réaliser Ce nombre est déchirant. Je veux voir deux étudiant.e.s, voire plus, venir chaque année. Elles/Ils méritent le droit de maximiser ce qui leur a été donné pour atteindre leurs objectifs », déclare Catherine Taekema, l’une des coprésidentes du comité local de l’UFV.
Gina Dhinsa, l’autre coprésidente de l’UFV, nous dit : « L’éducation est un droit humain et nous voulons que tout le monde y ait accès ». C’est pourquoi un financement durable des études postsecondaires des personnes réfugiées reste essentiel.
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