L’EUMC au Sommet mondial sur les opportunités économiques pour les jeunes (GYEO) 2024 : perturber les normes sociales pour favoriser l’inclusion économique

Une délégation de l’EUMC a récemment eu l’occasion de participer au Sommet annuel du GYEO, organisé par Making Cents International à Washington, DC, du 9 au 12 septembre 2024. Réunissant plus de 500 parties prenantes provenant de plus de 75 pays, le Sommet mondial sur les opportunités économiques pour les jeunes a mis en avant des modèles de programmation innovants tels que les partenariats public-privé et l’IA, a permis le partage de preuves sur les meilleures pratiques, notamment dans les stratégies d’engagement centrées sur les jeunes, et a facilité les discussions entre praticien·ne·s sur les enjeux émergents et les opportunités pour les jeunes. Le climat est apparu comme un thème clé avec d’importantes discussions autour de la promotion des emplois verts et de l’entrepreneuriat comme moyen de lutter contre le changement climatique.

Le Sommet a été une occasion précieuse pour notre équipe d’apprendre des organisations de premier plan dans le domaine des opportunités économiques pour les jeunes tout en partageant notre propre expertise et nos meilleures pratiques dans des domaines clés, notamment l’engagement direct significatif des jeunes ayant une expérience vécue – réfugié·e·s et personnes déplacées et organisations dirigées par des réfugié·e·s – dans les programmes d’autonomisation économique et l’importance d’adapter les messages et les mécanismes de diffusion dans notre travail autour des normes sociales.

La contribution de l’EUMC au GYEO

Dans le cadre de la Semaine de l’égalité des genres au Canada, nous publions un nouveau document de discussion, S’engager avec les normes sociales : l’expérience de l’EUMC. Lancé lors du Sommet GYEO, ce document souligne l’importance de d’aborder aux normes sociales fondées sur le genre et l’âge et décrit les stratégies utilisées dans certains de nos projets tels que WE LEAD (soutenir les femmes en Jordanie pour entrer sur le marché du travail dans les secteurs de la santé et de la garde d’enfants), INVEST (axé sur l’aide aux jeunes femmes pour entrer dans les métiers au Ghana, et PASSERELLE (qui aborde la santé et les droits sexuels et reproductifs des jeunes femmes en Côte d’Ivoire). Il fournit également des recommandations sur les meilleures pratiques tirées de l’expérience de l’EUMC et de celle d’autres leaders dans le domaine.

L’EUMC a également joué un rôle actif lors du Sommet en parrainant le programme GYEO Youth Leadership Accelerator et en facilitant la participation d’une délégation de jeunes réfugié·e·s. Grâce au programme Youth Leadership Accelerator, les membres de notre Comité consultatif de la jeunesse, qui fournissent des conseils stratégiques importants à DREEM – notre programme d’opportunités économiques pour les jeunes des communautés déplacées – mis en œuvre en partenariat avec la Fondation Mastercard, ont joué un rôle actif dans le Sommet. Les membres du Comité consultatif de la jeunesse ont joué un rôle clé dans l’élaboration des discussions sur l’importance du leadership des jeunes dans le secteur des réfugié·e·s – un thème important tout au long du Sommet.

En outre, la directrice nationale de l’EUMC au Kenya, Janice Bothello, a modéré la séance plénière de clôture de la conférence qui portait sur la catalyse des opportunités économiques pour les jeunes avec et pour les réfugié·e·s . La session a réuni deux membres du Comité consultatif de la jeunesse, Solange Ingabire et Bior Ajak, qui ont parlé directement des défis et des opportunités pour l’inclusion économique réfugié·e·s et autres personnes déplacées.  Accompagné·e·s de représentant·e·s des Marchés Mondiaux et de la Fondation Conrad Hilton, la session a souligné l’importance de faire confiance et de fournir un investissement financier direct aux organisations dirigées par des réfugié·e·s représentant des perspectives diverses pour soutenir des solutions efficaces et durables, car elles connaissent le mieux le contexte. 

Perturber les normes sociales pour favoriser l’inclusion économique

L’EUMC a également organisé une séance intitulée « Perturber les normes sociales pour l’inclusion économique », au cours de laquelle nous avons partagé des idées clés tirées de certains de nos programmes d’opportunités économiques au Ghana et en Jordanie ont mis en évidence l’importance des normes sociales en tant que moteurs du comportement dans les systèmes économiques, impactant les rôles rémunérés et non rémunérés que les jeunes hommes et les jeunes femmes occupent et renforçant parfois les inégalités sociales.

En Jordanie, par exemple, les normes culturelles et sociales ont tendance à placer les jeunes femmes en majorité au sein du ménage, contribuant ainsi à l’un des taux de participation des femmes au marché du travail les plus bas au monde. Au Ghana, malgré le rôle actif des femmes dans de nombreux secteurs, elles sont largement exclues des opportunités commerciales plus lucratives, car celles-ci ne sont pas considérées comme des options de carrière appropriées pour les jeunes femmes.

Cette discussion est particulièrement opportune à l’occasion de la Semaine de l’égalité des genres au Canada(du 22 au 28 septembre), dont le thème de cette année est : Libérer le potentiel: puissance économique grâce à l’égalité des genres . Les travaux sur les normes sociales menés dans les programmes INVEST et WE LEAD se sont particulièrement concentrés sur la lutte contre les normes fondées sur le genre qui ont un impact direct sur la capacité des femmes à s’engager dans des activités économiques. La prise en compte de ces normes a contribué à libérer leur potentiel économique et à renforcer leur autonomisation, conformément aux objectifs de la Semaine de l’égalité des genres par l’intermédiaire de ces programmes financés par le gouvernement du Canada.

Pratiques innovantes pour engager les jeunes

Voici quelques pratiques innovantes visant à perturber les normes sociales discriminatoires liées au genre et à l’âge, avec lesquelles nous avons eu du succès dans nos programmes:

• Un défi de danse TikTok au Ghana: nous avons ciblé les jeunes au Ghana pour participer à la campagne « Invest in Her » dans le cadre du projet INVEST pour soutenir  l’acceptation accrue du travail des femmes dans les métiers. La campagne a engagé trois influenceurs de danse populaires au Ghana et faisait partie d’une campagne centrée sur la jeunesse menée par la société de marketing locale Lyme Haus, touchant plus de 239 000 personnes sur Facebook et Twitter.

• Série de podcasts en Jordanie: Nous avons produit un podcast qui présentait des discussions sur les obstacles à l’emploi des femmes en Jordanie dans le cadre du projet WE LEAD qui a contribué à changer les attitudes de la communauté, favorisant un environnement plus inclusif pour les carrières des femmes. Ces initiatives ont suscité l’engagement, non seulement des jeunes femmes, mais aussi des parents, des employeur·e·s et des groupes de pairs, créant des effets d’entraînement sur le soutien communautaire, l’engagement des employeur·e·s et la motivation des pairs, qui ont amélioré la transition professionnelle des femmes après avoir obtenu leur diplôme de programmes de formation dans des secteurs ciblés de la santé et de la garde et du développement de la petite enfance. Bien qu’il reste encore beaucoup à faire dans le contexte difficile de la Jordanie (où seulement 14 % des femmes sont engagées sur le marché du travail à l’échelle nationale, malgré des niveaux d’éducation élevés), WE LEAD a montré un impact mesurable, avec 35 % des diplômé·e·s des programmes de formation soutenus par WE LEAD ayant obtenu un emploi à la fin du projet.  

Aux côtés de nos partenaires, nous restons engagé·e·s à soutenir les jeunes en amplifiant leur voix et en conduisant des changements transformateurs. Ensemble, nous pouvons libérer leur potentiel, défier contre les inégalités et construire un avenir plus inclusif et durable pour toutes et tous.